Travailler en intérim n’empêche pas de bénéficier du congé maternité ni des aides financières associées. Comme toutes les salariées, les intérimaires enceintes ont des droits encadrés par la loi : durée de l’arrêt, indemnités journalières, protection de l’emploi, voire prime de naissance. Pourtant, entre les missions courtes, les périodes sans contrat et les conditions spécifiques au travail temporaire, il n’est pas toujours simple d’y voir clair.
Dans cet article, on vous explique concrètement quels sont vos droits au congé maternité en intérim, comment accéder aux indemnités, et les démarches à ne pas manquer pour sécuriser votre situation et préparer sereinement l’arrivée de votre enfant.
Quelle est la durée du congé maternité en intérim ?
En intérim comme dans tout autre type de contrat, la durée du congé maternité est fixée par la loi et varie en fonction du nombre d’enfants attendus ou déjà à charge. Ce congé comprend une période prénatale (avant la naissance) et une période postnatale (après la naissance), qui peuvent être prolongées dans certains cas.
Pour une première grossesse classique (grossesse simple), la durée légale est de :
-6 semaines avant la date présumée de l’accouchement (congé prénatal)
- 10 semaines après la naissance (congé postnatal)
Soit un total de 16 semaines.
En cas de grossesse multiple ou si vous avez déjà deux enfants à charge, la durée est allongée :
-26 semaines pour le 3e enfant
La période de congé peut également être modulée : par exemple, il est possible de reporter jusqu’à 3 semaines de congé prénatal sur la période postnatale, sous réserve d’un avis médical.
Même si votre mission d’intérim se termine avant le début du congé, vous conservez vos droits au congé maternité et aux indemnités journalières, tant que vous remplissez les conditions d’ouverture de droits auprès de la Sécurité sociale.
Quelles sont les conditions pour accéder au congé maternité en intérim ?
Pour percevoir des indemnités journalières pendant votre congé maternité, vous devez remplir les conditions d’ouverture de droits fixées par la Sécurité sociale. Celles-ci sont adaptées aux salariées en intérim en cas d’activité discontinue.
Vous devez ainsi :
Avoir travaillé au moins 150 heures au cours des 3 derniers mois précédant l’arrêt, ou 600 heures sur les 12 derniers mois si vos missions sont entrecoupées.
Ou avoir perçu un salaire d’au moins 1 015 fois le montant horaire du SMIC (soit environ 12 059 € brut en 2025) sur les 6 ou 12 derniers mois.
En plus des indemnités de la Sécurité sociale, vous pouvez percevoir des indemnités complémentaires grâce à Intérimaires Prévoyance, si vous remplissez les conditions suivantes :
Avoir cumulé au moins 414 heures d’activité en intérim au cours des 12 mois précédant le congé.
Être en mission à la date du début du congé, ou être dans une période de portabilité (jusqu’à 1 mois après la fin de mission si inscrite à Pôle Emploi, ou selon la durée de la mission si elle s’est déroulée chez le même employeur).
Quel est le montant des indemnités maternité en intérim ?
En intérim, comme pour tout salarié, le congé maternité donne droit à des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Le montant dépend des salaires que vous avez perçus avant l’arrêt.
La base de calcul s’appuie sur la moyenne de vos trois derniers bulletins de paie, ou sur les douze derniers mois si votre parcours a été discontinu (ce qui est souvent le cas en intérim). Ces salaires sont pris en compte dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale, fixé à 3 925 € en 2025.
Concrètement, l’indemnité journalière maximale est de 101,94 € bruts par jour. Elle est versée pendant toute la durée légale du congé maternité, soit 16 semaines dans la plupart des cas (plus en cas de grossesse multiple ou pathologique).
À cela peut s’ajouter une indemnité complémentaire versée par Intérimaires Prévoyance, si certaines conditions sont réunies (notamment avoir travaillé au moins 414 heures en intérim sur les 12 derniers mois). Le montant de ce complément dépend du nombre d’heures effectuées et peut représenter un soutien financier significatif durant l’arrêt.
Prime de naissance : qu’en est-il pour les intérimaires ?
Bonne nouvelle : même en intérim, vous avez droit à la prime de naissance versée par la CAF. Cette aide financière est destinée à vous soutenir dans l’arrivée de votre enfant, quels que soient votre contrat de travail ou votre statut. En 2025, son montant est de 1 067,14 € par enfant, sous conditions de ressources.
Pour en bénéficier, il suffit de déclarer votre grossesse avant la fin de la 14ᵉ semaine auprès de la CAF et de l’Assurance Maladie. Si vous remplissez les critères, la prime est généralement versée dans les deux mois qui suivent la naissance.
Ce coup de pouce peut faire une vraie différence, surtout si votre activité en intérim a été ponctuée de missions plus ou moins longues. Pensez donc à faire vos démarches à temps pour ne pas passer à côté.