Aller sur StaffmatchCandidature spontanée
Article de blog_tout-savoir-sur-le-droit-à-la-deconnexion.jpg
Article de blog_tout-savoir-sur-le-droit-à-la-deconnexion.jpg

Droit à la déconnexion : définition, obligations et mise en place en entreprise

02 décembre 2025 · 5 min de lecture
Rejoignez Staffmatch
Voir les offres d’emploi
Partager sur
Droit du Travail
Droit à la déconnexion : définition, obligations et mise en place en entreprise
Le droit à la déconnexion s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur dans le monde du travail. Avec les outils numériques, les échanges instantanés et le développement massif du télétravail, les frontières entre vie privée et obligations professionnelles se sont considérablement estompées. Beaucoup de salariés restent joignables au-delà de leurs horaires, parfois même sans s’en rendre compte.
Pour éviter cette disponibilité permanente, le Code du travail impose à l’employeur de garantir de véritables temps de repos et un usage raisonnable des outils numériques. La question essentielle devient alors : comment protéger concrètement la déconnexion tout en maintenant une organisation efficace ?

Qu’est-ce que le droit à la déconnexion ?

Le droit à la déconnexion vise à permettre à chaque salarié de s’extraire du flux professionnel lorsqu’il n’est plus dans ses horaires de travail. L’objectif n’est pas d’interdire les outils digitaux, mais d’éviter qu’ils ne créent une obligation implicite de répondre à tout moment.
Un salarié doit pouvoir couper son téléphone professionnel, fermer sa messagerie ou ignorer une sollicitation tardive sans que cela n’impacte son évaluation, son évolution ou sa relation avec son manager.
C’est un droit individuel, inscrit dans la loi, qui protège les périodes de repos et de récupération. Pour l’entreprise, cela signifie organiser l’usage des outils numériques afin que leur fonctionnement reste compatible avec les temps de pause et la vie personnelle.

Origine légale du droit à la déconnexion

La loi Travail du 8 août 2016 a introduit dans le Code du travail l’obligation pour l’employeur de protéger l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Depuis le 1er janvier 2017, le droit à la déconnexion fait partie des thèmes de la négociation annuelle obligatoire sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT).
Le cadre légal ne décrit pas précisément les mesures à adopter. Il impose un résultat : prévenir l’hyperconnexion et préserver la santé des salariés. Les entreprises doivent donc construire elles-mêmes un dispositif pertinent et adapté à leurs usages.

Qui est concerné par le droit à la déconnexion ?

Ce droit s’applique à tous les salariés, quels que soient leur contrat ou leur statut : CDI, CDD, intérimaires, apprentis… Dès lors qu’un collaborateur utilise des outils numériques dans le cadre de ses missions, il doit pouvoir bénéficier de périodes où aucune sollicitation professionnelle ne lui est adressée.
Certaines fonctions sont cependant plus exposées en raison de leur rythme ou de leur autonomie. C’est notamment le cas des cadres dirigeants, des métiers nomades ou des salariés au forfait-jours. Ces derniers disposent d’une grande liberté d’organisation ; ils sont donc particulièrement concernés par un encadrement clair pour éviter les excès.

Le cas spécifique des cadres au forfait-jours

Le forfait-jours repose sur l’autonomie, la flexibilité et la gestion personnelle du temps. Cette organisation peut parfois conduire à une dispersion des horaires ou à des connexions tardives répétées.
Pour sécuriser ces pratiques, l’employeur doit mettre en place :
  • un suivi régulier de la charge de travail,
  • des points individuels pour vérifier le respect des temps de repos,
  • des règles précises concernant les horaires d’échanges.
Ces mesures garantissent que la liberté offerte par le forfait-jours ne se transforme pas en surcharge.

Les obligations de l’employeur

Assurer le droit à la déconnexion n’est pas facultatif. Le Code du travail impose à l’employeur de préserver la santé physique et mentale de ses salariés, ce qui inclut la prévention des risques liés à une utilisation trop intense des outils numériques.
Pour respecter cette obligation, l’entreprise doit définir un cadre précis : des règles d’usage adaptées à son organisation, des horaires cohérents pour les communications, une gestion claire des urgences et, lorsque nécessaire, l’utilisation de messages différés.
Cette démarche doit s’accompagner d’une véritable action de prévention. Il s’agit de sensibiliser les équipes, d’expliquer les risques, de former les managers et de veiller à ce que chacun comprenne les enjeux de la déconnexion.
L’entreprise doit également suivre l’efficacité de ces mesures dans le temps : observer les pratiques, écouter les retours des collaborateurs et ajuster le dispositif lorsque cela s’avère nécessaire.
L’objectif n’est pas de restreindre à outrance, mais d’offrir un environnement de travail équilibré où chacun peut réellement se déconnecter lorsqu’il n’est plus en activité.

Entreprises de plus de 50 salariés : une obligation de négociation

Dans les entreprises de plus de 50 salariés, le droit à la déconnexion doit être discuté chaque année dans le cadre de la QVCT. Cette négociation permet de définir précisément comment les outils numériques sont utilisés et comment éviter que les échanges professionnels ne débordent sur les temps de repos.
Lorsque aucun accord n’est trouvé, l’employeur doit alors rédiger une charte après avoir consulté le CSE. Ce document fixe les règles d’usage des outils numériques, précise les moments où les sollicitations doivent être limitées et détaille les actions prévues pour sensibiliser les équipes.
L’objectif est toujours le même : offrir un cadre clair et protecteur, particulièrement nécessaire dans les organisations où les responsabilités sont nombreuses et où les échanges sont constants.

Accord collectif ou charte : quelle différence ?

L’accord collectif

Il est négocié entre l’employeur et les représentants du personnel. C’est la solution la plus solide, car elle prend en compte les réalités du terrain et bénéficie d’une forte adhésion interne. Il peut prévoir des règles fines : gestion des urgences, restrictions d’envoi de messages, dispositifs d’alerte…

La charte

Elle est rédigée par l’employeur lorsqu’aucun accord n’a été conclu. Bien qu’unilatérale, elle doit être cohérente, opérationnelle et partagée avec l’ensemble des équipes.
Quel que soit le format, l’objectif est toujours le même : encadrer l’usage du numérique pour préserver la qualité de vie au travail.

Comment mettre en place le droit à la déconnexion en entreprise ?

La mise en place d’un dispositif efficace repose sur trois étapes clés :
  1. Analyser les pratiques existantes
Il s’agit d’identifier les situations qui génèrent une disponibilité excessive : horaires tardifs, culture de l’urgence, organisation des équipes, usages informels…
  1. Définir des règles adaptées
Elles doivent être cohérentes avec les besoins de l’activité : horaires de communication, gestion des absences, réunions, notifications, messages programmés…
Des outils peuvent aider (modes “ne pas déranger”, envois différés, paramétrage des smartphones).
  1. Communiquer et accompagner
L’efficacité repose sur la compréhension des règles. Des outils d’accompagnement (formations, guides internes, réunions d’équipe) permettent d’installer des réflexes durables.
Un suivi régulier est indispensable pour ajuster le dispositif aux évolutions de l’organisation.

Droit à la déconnexion et télétravail

Le télétravail rend la séparation entre sphères personnelle et professionnelle plus difficile. Les outils utilisés à domicile facilitent la collaboration, mais peuvent aussi entraîner des interruptions fréquentes et des sollicitations tardives.
Pour préserver l’équilibre, les entreprises peuvent :
  • définir des créneaux de communication,
  • limiter les réunions en fin de journée,
  • encourager la désactivation des notifications sur certains créneaux,
  • rappeler les temps de repos à respecter.
Le rôle du management est central : un manager qui respecte les horaires et applique les règles envoie un signal clair à son équipe.

Que risque un employeur en cas de non-respect du droit à la déconnexion ?

Lorsqu’une entreprise ne respecte pas le droit à la déconnexion, elle s’expose à plusieurs types de sanctions. Au-delà des effets sur l’ambiance ou la charge mentale, ce sont surtout les obligations légales de l’employeur qui entrent en jeu.

Risques juridiques

Le non-respect du droit à la déconnexion peut être considéré comme un manquement à l’obligation de sécurité. Un salarié peut saisir le conseil de prud’hommes, et le juge peut alors condamner l’employeur à verser des dommages et intérêts, à reconnaître certaines sollicitations comme des heures supplémentaires, ou encore à indemniser une atteinte aux temps de repos.

Risques sociaux et managériaux

Un cadre de travail où les collaborateurs restent joignables en permanence finit par fragiliser l’organisation. Fatigue, irritabilité, perte de motivation ou hausse du turnover impactent directement la performance globale et peuvent mettre en difficulté l’équipe comme l’entreprise.

Risques organisationnels

Une culture du “toujours connecté” entraîne mécaniquement une baisse de productivité à long terme. Les salariés se déconnectent moins, récupèrent moins bien, ce qui peut créer des tensions internes, des erreurs, et une dégradation de la qualité du travail fourni.

Partager sur
Anaïs Berton
Anaïs BertonSEO Manager
Tags
Articles similaires
businesswoman-travail-ordinateur-competence-staffmatch
Conseils

Les compétences à mettre en avant pour trouver une mission d’intérim !

03 octobre 2022 · 3 min de lecture
Au-delà de votre parcours scolaire ou de vos expériences professionnelles, votre futur employeur accordera une grande importance à vos compétences.
Article de blog_lettre-de-motivation-en-intérim.jpg
Conseils

Comment rédiger une lettre de motivation pour de l'intérim ?

30 juillet 2025 · 3 min de lecture
Rédigez une lettre de motivation percutante pour vos missions d'intérim grâce à nos conseils pratiques
Devenez intérimaire chez Staffmatch !
Voir les offres d’emploi
Intérimaire utilisant l’application mobile

NOS RÉSEAUX SOCIAUX
PARTENAIRE MAJEUR
NOS APPLICATIONS MOBILES
Logo de l’application Staffmatch intérimaire.Télécharger l’application intérimaire
Logo de l’application Staffmatch client.Télécharger l’application client
Logo de l’application Staffmatch intérimaire.Télécharger notre application intérimaireLogo de l’application Staffmatch client.Télécharger notre application client

Donnez votre avisContactez-nousCookies
Staffmatch, Groupe d’intérim, déclare son activité à la DRIEETS (Direction Régionale Interdépartementale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) selon l’article R-124-1 du Code du Travail. Atradius est notre garant financier assurant les salaires et les charges sociales des intérimaires en cas de défaillance selon l’article L.1251-50 du Code du Travail.Copyright 2025 © Staffmatch