Le chômage en 2025 connaît d’importantes évolutions, portées par la dernière réforme de l’assurance chômage. Objectif affiché : encourager le retour à l’emploi tout en adaptant les règles aux réalités économiques actuelles. Deux dates clés marquent cette année : le 1er avril, avec une série de changements concrets pour les demandeurs d’emploi, et le 1er juin, qui introduira des mesures plus strictes en matière de contrôle. Quelles sont les nouvelles règles ? Qui est concerné ? Que faut-il anticiper ? On fait le point sur tout ce qu’il faut savoir.
Ce qui a changé au 1er avril 2025
Depuis le printemps 2025, les règles de l’assurance chômage ont été repensées pour mieux répondre aux enjeux actuels du marché du travail. Ces ajustements, entrés en vigueur le 1er avril, visent à moderniser les modalités d’indemnisation tout en tenant compte de la diversité des profils de demandeurs d’emploi. À travers ces nouvelles dispositions, l’objectif est aussi de favoriser la reprise d’activité, de manière progressive ou durable, selon les parcours.
Une mensualisation des versements pour tous
Depuis le 1er avril 2025, l’allocation chômage est désormais versée sur la base d’un mois de 30 jours fixes, quel que soit le mois civil concerné. Concrètement, cela signifie que les demandeurs d’emploi perçoivent un montant d’allocation identique chaque mois, qu’il s’agisse de février, d’avril ou de décembre.
Avant cette réforme, le calcul des indemnités se faisait en fonction du nombre de jours calendaires dans le mois : les mois longs (31 jours) donnaient lieu à une indemnisation légèrement plus élevée que les mois courts (28 ou 30 jours). Cette méthode générait de l’incompréhension, de l’irrégularité dans les revenus, et parfois une difficulté à anticiper son budget mensuel.
L’objectif de cette mensualisation est double : simplifier le système pour France Travail, mais aussi offrir plus de lisibilité et de stabilité aux allocataires. Cette nouvelle règle s’applique aussi bien aux nouveaux bénéficiaires qu’à ceux déjà indemnisés avant le 1er avril. Il s’agit donc d’un changement structurel qui concerne l’ensemble des demandeurs d’emploi en 2025.
Des règles spécifiques pour les seniors
Depuis le 1er avril 2025, de nouvelles dispositions ont été mises en place pour les demandeurs d’emploi âgés de 55 ans et plus. L’objectif est d’adapter les règles de l’assurance chômage à l’évolution de l’âge de départ à la retraite, tout en tenant compte des difficultés particulières que rencontrent les seniors sur le marché du travail.
Désormais, les personnes âgées de 55 à 56 ans peuvent bénéficier d’une durée maximale d’indemnisation de 22,5 mois, soit 685 jours. Pour les demandeurs d’emploi de 57 ans ou plus, cette durée est portée à 27 mois, soit 822 jours. À titre de comparaison, les allocataires de moins de 55 ans restent limités à 18 mois, soit 548 jours. En parallèle, la période de référence d’affiliation – c’est-à-dire la période pendant laquelle il faut avoir travaillé pour ouvrir des droits – passe à 36 mois pour les 55 ans et plus, contre 24 mois pour les autres.
Autre évolution importante : la dégressivité de l’allocation chômage ne s’applique plus aux seniors de 55 ans et plus, même lorsqu’ils perçoivent une allocation journalière supérieure à 92,12 €. Ce dispositif, qui prévoyait une baisse de 30 % de l’indemnisation à partir du septième mois, reste en vigueur pour les plus jeunes mais est désormais écarté pour les profils seniors. Enfin, pour favoriser la reconversion professionnelle, les demandeurs d’emploi âgés d’au moins 55 ans peuvent bénéficier d’un allongement de leur durée d’indemnisation de 137 jours s’ils suivent une formation validée par France Travail.
Conditions d’ouverture des droits plus souples
Parmi les changements majeurs entrés en vigueur le 1er avril 2025, le gouvernement a décidé d’assouplir les conditions d’ouverture des droits au chômage. Désormais, il suffit d’avoir travaillé 5 mois, soit 108 jours ou 758 heures, au cours des 24 derniers mois pour pouvoir prétendre à l’allocation chômage. Avant cette réforme, la durée minimale requise était de 6 mois d’activité.
Cet assouplissement vise à élargir l’accès aux droits, en particulier pour les travailleurs précaires, les saisonniers ou ceux dont l’activité est fragmentée. Il permet également à des profils plus jeunes, ou à des personnes ayant connu des périodes de transition professionnelle, de ne pas rester sans solution. En parallèle, la durée minimale d’indemnisation a elle aussi été revue, et s’établit désormais à 5 mois, soit 152 jours.
Ce réajustement s’inscrit dans une volonté d’adapter l’assurance chômage aux nouvelles formes d’emploi. Il permet de sécuriser davantage de parcours professionnels, notamment dans les secteurs marqués par l’instabilité contractuelle ou les missions courtes.
Reprise d’emploi et droits récupérables
La réforme du chômage 2025 introduit une évolution importante concernant la récupération des droits en cas de reprise d’emploi suivie d’une démission. Depuis le 1er avril, un demandeur d’emploi qui retrouve un travail, mais quitte volontairement ce poste, peut récupérer ses droits à l’allocation chômage s’il a travaillé pendant moins de 88 jours (soit environ 4 mois) dans cet emploi.
Avant cette mesure, ce seuil était fixé à 65 jours, ce qui laissait moins de marge aux personnes testant une nouvelle opportunité professionnelle. L’élargissement à 88 jours vise à favoriser les reprises d’activité, même de courte durée, sans faire peser un risque excessif sur les anciens droits. Il permet aux demandeurs d’emploi de tenter un emploi sans craindre de perdre définitivement leur couverture chômage en cas de mauvaise expérience ou d’incompatibilité.
Cette nouvelle règle donne donc plus de souplesse à ceux qui souhaitent se réinsérer progressivement dans l’emploi, tout en sécurisant leur parcours professionnel.
Nouvelles règles pour le cumul avec une activité non salariée
Depuis le 1er avril 2025, le cumul de l'allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) avec les revenus d'une activité non salariée est désormais limité à 60 % du reliquat des droits restants à la date de création ou de reprise de l'entreprise. Autrement dit, un demandeur d'emploi créant ou reprenant une entreprise peut cumuler ses revenus d'activité avec l'ARE jusqu'à ce que 60 % de ses droits initiaux soient consommés.
Une fois ce plafond atteint, le versement de l'ARE cesse. Toutefois, si l'activité non salariée se poursuit sans générer de revenus (y compris de dividendes), l'allocataire peut solliciter une poursuite exceptionnelle de l'indemnisation auprès de l'Instance Paritaire Régionale (IPR). Cette demande doit être effectuée dans un délai de six mois suivant l’atteinte du plafond. L'IPR analysera alors la situation financière de l'entreprise pour décider d'une éventuelle reprise de l'indemnisation.
Par ailleurs, pour bénéficier du second versement de l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE), deux conditions doivent être réunies : l'activité doit toujours être en cours, et l’allocataire ne doit pas occuper un CDI à temps plein. En cas d’arrêt définitif de l’activité, l'allocataire peut récupérer le reliquat de ses droits, après un différé calculé en fonction du nombre de jours indemnisés par le second versement de l’ARCE.
Chômage : ce qui change en juin 2025
Alors que les premières mesures d’avril ont principalement modifié les règles d’indemnisation, celles du 1er juin 2025 portent davantage sur le suivi et le contrôle des demandeurs d’emploi. Cette seconde phase de la réforme introduit une logique plus responsabilisante : France Travail souhaite identifier rapidement les personnes réellement investies dans leur recherche d’emploi et mieux accompagner celles qui peinent à se remobiliser. Le mot d’ordre : plus de souplesse pour ceux qui s’impliquent, mais aussi plus de fermeté pour ceux qui ne respectent pas leurs engagements.
L’absence à un rendez-vous n’entraîne plus forcément une radiation
Jusqu’ici, un rendez-vous manqué sans justification entraînait très souvent une radiation automatique du demandeur d’emploi. À compter du 1er juin 2025, cette approche devient plus nuancée. France Travail laisse désormais la place à une appréciation globale du comportement du demandeur. Si celui-ci a démontré un engagement réel dans sa recherche d’emploi, son absence à un entretien ne sera plus systématiquement sanctionnée. Ce changement vise à valoriser les efforts continus plutôt qu’à pénaliser une erreur isolée.
Les contrôles peuvent être menés sans convocation
Autre évolution majeure : les agents en charge du contrôle peuvent désormais prendre une décision sans convoquer le demandeur d’emploi, à condition que les pièces du dossier soient jugées suffisamment claires. Cela ne signifie pas l’abandon du dialogue, mais plutôt une volonté de rendre les procédures plus réactives. Pour les demandeurs d’emploi, cela suppose d’être rigoureux dans le suivi administratif et de tenir à jour leurs justificatifs, car une décision pourra être prise sans entretien préalable.
Une nouvelle sanction temporaire : la suspension-remobilisation
Le 1er juin 2025 marque aussi l’introduction d’un nouveau type de sanction progressive. En cas de manquement, comme une absence injustifiée ou un défaut d’actualisation, France Travail pourra désormais appliquer une réduction temporaire de l’allocation chômage. Ce dispositif, baptisé « suspension-remobilisation », permet de réduire le montant de l’indemnisation sans le supprimer totalement. Si le demandeur reprend activement ses démarches et fournit des preuves de recherche d’emploi, la sanction peut être levée rapidement. L’idée est de responsabiliser sans exclure, en favorisant un retour dynamique à la recherche d’emploi.