Travailler à temps partiel soulève une question centrale : serez-vous payé au moins au SMIC ? La loi garantit un plancher horaire pour toutes les heures travaillées. Mais entre heures réelles, heures complémentaires et minima conventionnels parfois plus élevés, le calcul du SMIC à temps partiel peut vite devenir complexe. Cet article fait le point sur les droits, les obligations de l’employeur, et les règles de calcul spécifiques à ce type de contrat.
Le SMIC en 2025 : rappels essentiels
Depuis le 1er novembre 2024, le SMIC horaire brut est fixé à 11,88 €, soit 1 801,80 € brut par mois pour un salarié à temps plein (35 heures/semaine). Le SMIC net est estimé à environ 1 426,30 € par mois, ce qui équivaut à 9,40 € net de l’heure, selon les charges appliquées.
Ce taux horaire est la seule référence légale valable pour les contrats à temps partiel : même si le salarié travaille moins d’heures, chaque heure doit être rémunérée à ce tarif minimum.
Comment est calculé le SMIC à temps partiel ?
Le calcul du salaire à temps partiel repose sur une règle simple : la rémunération est proportionnelle au nombre d’heures prévues au contrat.
Formule de base :
SMIC horaire brut × nombre d’heures contractuelles = salaire brut mensuel
Exemple :
Pour un contrat de 24 heures/semaine, soit environ 104 heures par mois :
11,88 € × 104 h = 1 235,52 € brut par mois
Ce montant ne prend pas en compte les éventuelles heures complémentaires, ni les primes, ni les minima conventionnels, qui peuvent augmenter la rémunération finale.
Exemple concret : 20 heures par semaine
Prenons un contrat à 20 heures/semaine, soit environ 86,67 heures par mois.
Le salaire brut mensuel sera :
11,88 € × 86,67 h = 1 029,49 € brut
Ce qui équivaut à environ 815 à 825 € net, selon les prélèvements sociaux.
Ce type de contrat est courant dans des secteurs comme le commerce, l’hôtellerie-restauration, ou encore chez les étudiants ou salariés cumulant plusieurs emplois.
Temps partiel : mon employeur doit-il respecter le salaire minimum ?
Oui, la loi est claire : l’employeur est tenu de respecter le SMIC horaire brut, même pour un salarié à temps partiel. Il est illégal de rémunérer une heure de travail en dessous de 11,88 € brut.
Les abus les plus fréquents concernent :
- des heures non rémunérées (temps de pause, tâches informelles),
- des heures non déclarées,
- une durée contractuelle sous-estimée.
En cas de doute, il est recommandé de :
- relire son contrat (durée hebdomadaire, taux horaire),
- vérifier sa fiche de paie,
- consulter un représentant du personnel ou saisir l’inspection du travail.
Temps partiel : attention aux minima conventionnels
Le SMIC constitue un plancher légal, mais dans certains secteurs, la convention collective applicable peut prévoir une grille salariale plus avantageuse.
Par exemple, les conventions de la métallurgie, du bâtiment, du transport ou du secteur bancaire imposent parfois des taux horaires minimums supérieurs au SMIC, en fonction du poste ou du niveau de qualification.
Dans ce cas, le minimum conventionnel remplace le SMIC horaire. Si votre salaire est basé sur le SMIC alors que votre convention prévoit un tarif supérieur, votre employeur doit ajuster votre rémunération.
Le SMIC à temps partiel suffit-il pour vivre ?
Avec un salaire net inférieur à 1 000 € par mois, de nombreux salariés à temps partiel rencontrent des difficultés pour faire face à leurs dépenses courantes : logement, transports, nourriture, santé…
Le seuil de pauvreté en France est estimé à 1 216 € nets pour une personne seule. Ainsi, une grande partie des travailleurs à temps partiel vivant uniquement du SMIC horaire se situent en dessous de ce seuil, notamment dans les grandes agglomérations où le coût de la vie est élevé.
Des aides comme la prime d’activité ou le RSA activité peuvent permettre de compléter la rémunération, sous conditions de ressources.
Droits et obligations des salariés à temps partiel rémunérés au SMIC
Un salarié à temps partiel dispose des mêmes droits que les autres salariés, à l’exception des droits calculés au prorata du temps de travail (comme les congés ou certaines primes).
Ses droits incluent :
- un contrat écrit précisant la durée hebdomadaire et la répartition des horaires,
- le paiement d’heures complémentaires si l’employeur demande des heures en plus,
- l’accès à la formation professionnelle,
- la protection sociale (maladie, maternité, retraite…) équivalente,
- le droit aux congés payés, jours fériés, et indemnités de fin de contrat le cas échéant.
La rémunération des heures complémentaires est majorée de 10 % minimum, voire plus selon la convention collective.
Temps partiel subi vs temps partiel choisi : quelles différences ?
Le temps partiel choisi permet au salarié de concilier vie pro et vie perso, par exemple pour suivre des études, élever un enfant, ou exercer une autre activité.
Le temps partiel subi, en revanche, est une situation subie par le salarié, souvent par manque de postes à temps plein. Ce type de contrat est plus fréquent chez les personnes peu qualifiées, ou dans les secteurs en tension. Il est souvent associé à une précarité accrue, en particulier si le salaire repose uniquement sur le SMIC horaire, sans complément.